clg @ 12/05/2017 - 09h39 a dit:
c'est payant les secours là bas ?
quand t'es dans la merde, le matos on s'en fiche non ?
Et les gens au bord ne peuvent pas savoir si tu gères.
Dans le doute...
Faut quand même évaluer le degré de merde dans lequel on est. C'est certain que si je suis aux Gorges, que le vent tombe subitement et qu'y a une barge qui me fonce dedans, le matos, je vais m'en foutre carrément.
Mais hier, y avait pas d’inquiétude: j’avançais tranquillement pas vite, je faisais pas de signes de détresse. Et je suis quand même loin du record de Billy D., avec son 5h30 de marche/nage, alors que son mat avait brisé alors qu'il était très très loin. Et puis, la planche, c'est pas le kite.
Tiens, tantôt j'arrive au Canadian Hole, c'est très léger comme vent (peut-être de la 8.4) et complètement offshore. Je vais passer mon tour, que je me dis. Là, y a deux kiteux qui se pointent en trombe, pompent en vitesse leurs balounes et se lancent. L'un est clairement un débutant, l'autre de niveau intermédiaire.
Dix minutes plus tard, le débutant est loin, déjà dans la merde. C'est méchant de ma part, mais j'ai couru chercher ma caméra pour le prendre en photo en me disant "Lui, on le revoit plus".

Quelques minutes plus tard, le kite tombe à l'eau et je vois le pauvre qui se fait tirer vers le large. Il a fini par larguer son kite.
Son pote s'en ai tiré un peu mieux, il a réussi à revenir au bord. J'ai discuté un peu avec lui. Il s'en voulait d'être sorti et surtout, d'avoir entraîner son copain débutant dans l'aventure. J'en ai pas rajouté, mais effectivement, se lancer en kite quand on est débutant dans du offshore, c'est vraiment chercher le trouble. Surtout quand le débutant avait pas de veste de flottaison. Ma copine Véro, une kiteuse, en revenait pas.
Il a quand même réussi a regagner la rive. Il a perdu son board, mais un bateau d'école de kite a récupéré son aile, pour la somme de 200$. Si le gars avait été plus patient, ça lui aurait rien coûté, Fido était parti en SUP pour récupérer le kite.
Fido, il peut pas s'empêcher de secourir les gens, c'est une déformation professionnelle; il est pilote d'hélicoptère pour la garde côtière dans la région de Québec, où les conditions sont vraiment radicales. L'automne dernier, il a réussi a récupérer un kiteux à la dérive dans le fleuve, dans du 30 noeuds de vent.
Fido, je l'aime bien, mais je lui quand même dit qu'il devrait laisser les choses suivre leur cours avec ce qu'on appelle "la sélection naturelle".
