Bonjour,
Il y avait effectivement eu un reportage rediffusé à 3h du mat (merci aux personnes de ce forum qui me l'avaient conseillé à l'époque) il y a plus d'un an. Le documentaire était très intéressant et j'en avais par exemple bien aimé la construction, démontant au fil du documentaire et découvertes les hypothèses et théories énoncées.
Voici le résumé du documentaire pour compléter votre sujet.
En 1978, le Cargo München traverse l'Atlantique pour aller en Amérique. Il traverse une tempête. Du cargo et de ses 28 hommes d'équipage, on ne retrouvera qu'un canot de sauvetage. L'examen du canot permet de déduire qu'une lame aurait surgit à 20 m au dessus de la mer pour l'arracher de son emplacement.
En fait, le München se serait trouvé en pleine mer face à un
ravin dans lequel il serait tombé pour se faire ensuite atomiser par une lame monstrueuse qui l'aurait fait sombrer.
A l'époque cette découverte semble extravagante pour les scientifiques qui ne jurent que par le "modèle linéaire" (sur lequel repose l'industrie navale). Ils énoncent par exemple que qqsoit la hauteur de la mer, il existe une limite à hauteur des vagues. En particulier, une proba. de 10Exp-5 de trouver une vague de 30 m. Même prise dans la pire des tempêtes, la vague ne sera que d'environ 12 m. On en reste alors là ...
En 1995, en Mer du Nord sévit une tempête à
160 km des côtes. La plate-forme pétrolière Draupner voit passer des vagues de 12 m de haut. La vague destructrice a été estimée à 26 m. Le modèle linéaire en prend à nouveau un coup en crédibilité.
Ce qui caractérise une vague extrême, c'est sa hauteur et sa plus grande cambrure. Ce n'est pas surfable, c'est plutôt une paroi verticale, une falaise. A la différence d'une houle ondulante, elle est très abrupte. Au départ, ces vagues étaient seulement localisées en fonction des accidents et disparitions relatées: Afrique du Sud, Mer du Nord, Norvège, Pacifique Nord. Aucune observation ni étude n'était faite.
Quand ils commencent à les étudier, cela se passe en Afrique du Sud car c'est là qu'on enregistre le plus d'accidents. La vague se situe le long d'un courant chaud (le courant des Aiguilles) descendant NE -> SW et allant rencontrer le mauvais temps froid générant vent + houle en sens inverse. Les vagues luttent alors contre le courant, les éléments allant en sens opposés, le résultat est impressionnant. Cette théorie semble satisfaire...
Sauf qu'en 2001, le Calédonia Star fait croisière autour de l'Antarctique avec 105 passagers. En quelques jours d'intervalle, 2 vagues de 30 m sont observées. La deuxième vague sera pour un autre bateau croisant aux environs. Pas de courant en Atlantique Sud =>
nouvelle remise en cause des théories précédentes.
Une surveillance par satellite est alors effectuée pour étudier l'ampleur du phénomène.
Et
en trois semaines de travaux, 20 vagues monstrueuses sont observées !
Comme le disent Nimarog et The love fist, au début, il ne se passe rien, la vague devient instable (par un phénomène stochastique je suppose), prend de l'énergie à ses voisins avec deux grands creux des deux côtés. Les équations non-linéaires de Schrödinger tentent de quantifier ce phénomène (cf les anim. et explications dans le lien donné plus haut:
http://www.math.uio.no/~karstent/waves/index_en.html).
Le reportage terminait sur les explications d'Osborne qui a repris les équations de Schrödinger et conclue à la co-existence de 2 modèles pour les grosses vagues: un modèle ordinaire stable sous forme sinusoïdal et un modèle non linéaire instable qui a tout moment peut engendrer une vague scélérate.
Un petit ordre d'idées sur la pression/force exercée en fonction de la hauteur de la vague:
- 3m => 1,5 t / m²
- 12 m => 6 t / m²
- Scelerate => 100 t / m²
Les bateaux sont conçus pour pression de 15 t/m² => aucun bateau ne peut leur résister.