Aventure assez passionnante mais risquée.
1 : le shape : on ne devient pas un as du rabot en 3 coups de cuillère à pot, et autant il est facile d'enlever de la mousse, autant on peut difficilement en rajouter. Du coup, même en utilisant moult gabarits et repères, à force de petites corrections j'ai fini par me retrouver avec une planche 'galette'! Au final; elle marchait plutot bien, mais assez diforme dans l'ensemble! En plus, ce n'est pas pour rien que les marques testent plusieurs protos pour en retenir un seul. Y'a qu'une fois que l'engin est arrivé sur l'eau qu'on sait 'il marche vraiment. Solution : copier ce qui existe et qui marche...
2 : la résine, c'est pareil, ça ne s'improvise pas. Outre la quasi nécessité d'un local spécifique (Ca tâche, ça dégouline, ça colle, ça pue... Je ne pense pas que si tu fais ça au milieu du salon ça amusera tout le monde... En plus, termpérature et hygrométrie doivent être contrôlées sous peine de stratification chewing-gum, de séchage interminable...), il y a plein de petites astuces qu'on ne voit pas forcément la première fois (Comment bien rabattre son tissu, comment faire une dose et l'utiliser avant qu'elle sèche, comment ne pas s'en mettre plein les doigts, même avec des gants(!), comment doser son microballon pour ne pas cramer le pain, tout en gardant une résine ponçable, ...). Par contre, avec quelqu'un qui a déjà passé par totues ces galères, ça peut le faire... Pour ma part, je suis passé par la case 'Essaye encore', et j'ai dû refaire un pont délaminé, un boitier qui tenanit dans le vide, vu que toute la mousse avait fondu autour, les rails dont les couches n'étaient pas assez rabattues... Bon, au final, ça le fait aussi, mais avec 1 kg de plus que prévu...
3 - même si tu n'as pas trop merdé jusque là, il te reste l'étape finitions qui permet de tout foirer en beauté : ne pas se gourrer en positionnant straps et boitiers (si tu as pris l'option 'copie' à l'étape 1, ça peut aller...), ne pas foirer ses renforts de boitier, ne pas se louper dans le dosage du microballon, faire des découpes propres des emplacements de boitiers et straps, ne pas se rater sur l'alignement du boitier d'aileron, faire gffe aux étanchéités, bref, t'es pas encore au bout...
4 - financièrement, ça risque fort de te revenir plus cher que n'importe quelle planche de fin de série en promo ou qu'une super occase. Parce que la matière première, c'est pas tout! Outre le fait que tu risques d'en gaspiller un peu (c'est quoi cette p...tain de résine qui a déjà pris, oups, j'ai merdé mes doses, aïe, coup de rabot malheureux, ...) il y a toute une floppée d'outils indispensables et pas forcément dans la trousse du parfait petit bricoleur. Ciseaux jetables (au bout de qq mètres de tissu, ça ne coupe plus rien...), lames de rasoir, gants, blouse ou bleu de travail, tréteaux, acétone, pinceaux, bocaux et cuillères diverses, seringues mono-usage (un coup sur 2 elles finissent collées par la petite goutte de durcisseur qui est tombée là ou il ne faut pas), rabot, gabarits en bois (et donc, soit une scie sauteuse, soit beaucoup d'huile de coude), fil chaud, papiers ponce de toute dureté (du 400 au 1200 à l'eau...), cutters costauds, cales à poncer,... bref toute une panoplie qu'il est assez difficile de recycler et qui finit par coûter des pépettes...
5 - par contre, le truc positif, c'est la joie immense et la fierté indiscible qui t'envahit la première fois que tu montes sur ton joujou. Enfin inaugurer l'objet unique de tant de convoitises! Profites-en bien, ça ne dure pas longtemps en général. La déception (damned, c'est quoi cet oignon? Bon, ça on se le pense très fort, mais plutot crever que de le dire aux potes!), ou alors les glandes lors du premier pet ou 'incident technique' (au choix : délamination, boitier pété, strap arraché, 1 kg de flotte dans la mousse...). Mais bon, même des années après (mon custom à moi date de 1986... et a été 'oublié' en 1999 lors d'un déménagement..) reste la satisfaction d'avoir navigué sur TA planche, faite de tes propres mains, et ça, ça vaut bien toutes les galères!