DW et la rhétorique des handics
Posté : 01 nov. 2003, 00:36
La discorde a toujours régné dans l'univers ;
<br>Notre monde en fournit mille exemples divers
<br>Chez nous cette déesse a plus d'un tributaire.
<br> Commençons par les éléments
<br>Vous serez étonnés de voir qu'à tous moments
<br> Ils seront appointés contraire.
<br> Outre ces quatre potentats,
<br> Combien d'êtres de tous états
<br> Se font une guerre éternelle !
<br>Autrefois un logis plein de chiens et de chats,
<br>Par cent arrêts rendus en forme solennelle,
<br> Vit terminer tous leurs débats.
<br>Le maître ayant réglé leurs emplois, leurs repas,
<br>Et menacé du fouet quiconque aurait querelle,
<br>Ces animaux vivaient entre eux comme cousins.
<br>Cette union si douce, et presque fraternelle,
<br> Edifiait tous les voisins.
<br>Enfin elle cessa. Quelque plat de potage,
<br>Quelque os, par préférence, à quelqu'un d'eux donné,
<br>Fit que l'autre parti s'en vint tout forcené
<br> Représenter un tel outrage.
<br>J'ai vu des chroniqueurs attribuer le cas
<br>Aux passe-droits qu'avait une chienne en gésine .
<br> Quoi qu'il en soit, cet altercas
<br>Mit en combustion la salle et la cuisine
<br>Chacun se déclara pour son chat, pour son chien.
<br>On fit un règlement dont les chats se plaignirent,
<br> Et tout le quartier étourdirent.
<br>Leur avocat disait qu'il fallait bel et bien
<br>Recourir aux arrêts. En vain ils les cherchèrent.
<br>Dans un recoin où d'abord leurs agents les cachèrent,
<br> Les souris enfin les mangèrent.
<br>Autre procès nouveau. Le peuple souriquois
<br>En pâtit maint vieux chat, fin, subtil, et narquois,
<br>Et d'ailleurs en voulant à toute cette race,
<br> Les guetta, les prit, fit main basse .
<br>Le maître du logis ne s'en trouva que mieux.
<br>
<br>J'en reviens à mon dire . On ne voit sous les cieux
<br>Nul animal, nul être, aucune créature,
<br>Qui n'ait son opposé c'est la loi de nature.
<br>D'en chercher la raison, ce sont soins superflus.
<br>Dieu fit bien ce qu'il fit , et je n'en sais pas plus.
<br> Ce que je sais, c'est qu'aux grosses paroles
<br>On en vient sur un rien, plus de trois quarts du temps.
<br>Humains, il vous faudrait encore à soixante ans
<br> Renvoyer chez les barbacoles .
<br>Notre monde en fournit mille exemples divers
<br>Chez nous cette déesse a plus d'un tributaire.
<br> Commençons par les éléments
<br>Vous serez étonnés de voir qu'à tous moments
<br> Ils seront appointés contraire.
<br> Outre ces quatre potentats,
<br> Combien d'êtres de tous états
<br> Se font une guerre éternelle !
<br>Autrefois un logis plein de chiens et de chats,
<br>Par cent arrêts rendus en forme solennelle,
<br> Vit terminer tous leurs débats.
<br>Le maître ayant réglé leurs emplois, leurs repas,
<br>Et menacé du fouet quiconque aurait querelle,
<br>Ces animaux vivaient entre eux comme cousins.
<br>Cette union si douce, et presque fraternelle,
<br> Edifiait tous les voisins.
<br>Enfin elle cessa. Quelque plat de potage,
<br>Quelque os, par préférence, à quelqu'un d'eux donné,
<br>Fit que l'autre parti s'en vint tout forcené
<br> Représenter un tel outrage.
<br>J'ai vu des chroniqueurs attribuer le cas
<br>Aux passe-droits qu'avait une chienne en gésine .
<br> Quoi qu'il en soit, cet altercas
<br>Mit en combustion la salle et la cuisine
<br>Chacun se déclara pour son chat, pour son chien.
<br>On fit un règlement dont les chats se plaignirent,
<br> Et tout le quartier étourdirent.
<br>Leur avocat disait qu'il fallait bel et bien
<br>Recourir aux arrêts. En vain ils les cherchèrent.
<br>Dans un recoin où d'abord leurs agents les cachèrent,
<br> Les souris enfin les mangèrent.
<br>Autre procès nouveau. Le peuple souriquois
<br>En pâtit maint vieux chat, fin, subtil, et narquois,
<br>Et d'ailleurs en voulant à toute cette race,
<br> Les guetta, les prit, fit main basse .
<br>Le maître du logis ne s'en trouva que mieux.
<br>
<br>J'en reviens à mon dire . On ne voit sous les cieux
<br>Nul animal, nul être, aucune créature,
<br>Qui n'ait son opposé c'est la loi de nature.
<br>D'en chercher la raison, ce sont soins superflus.
<br>Dieu fit bien ce qu'il fit , et je n'en sais pas plus.
<br> Ce que je sais, c'est qu'aux grosses paroles
<br>On en vient sur un rien, plus de trois quarts du temps.
<br>Humains, il vous faudrait encore à soixante ans
<br> Renvoyer chez les barbacoles .