Jibay69 @ 20/12/2012 - 11h33 a dit:
*Vivement qu'on ait l'opinion du joke sur la question*
La mienne, ça fait pareil? Non? pas grave, je vous la donne quand même.
Perso, pour ce qui est du contrôle des armes à feu, mon opinion rejoint celle de la très grande majorité de Québécois: des guns, on en veut pas, point final. Et ceux qui en veulent ont intérêt à montrer patte blanche. La tuerie de la Polytechnique de l'Université de Montréal est dans la mémoire de tous, ici.
Sujet plus délicat (j'en parlerais pas ailleurs qu'ici), celui de l'intégration des cas problématiques dans les classes régulières, qui à mon humble a quelque chose à faire là-dedans.
Le jeune homme en question avait le syndrome d'Asperger, une variante d'autisme.
J'ai déjà eu un étudiant qui était Asperger. Il était très à l'aise pour effectuer des taches répétitives dans un monde prévisible. Par contre, il paniquait devant l' inattendue ou dans des situations où plusieurs choix se présentait à lui.
Alex fera sans aucun doute un bon technicien dans la mesure ou on lui assignera une tache très procédurale et répétitive. Mais il n'avait certainement pas sa place dans un programme dont la compétence principale est "Diagnostiquer un problème d'ordre technologique et apporter les correctifs nécessaires".
Mais bon, nous avons une politique d'intégration des des cas difficiles dans les classes régulières, quitte à leur donner du support supplémentaire. Et je peux vous dire, que mon petit Alex, il en demandait du support. Dans mes laboratoires de programmation, il bouffait 90% de mon temps. J'avais donc obtenu de l'aide supplémentaire: un étudiant de niveau supérieur qui faisait à toute fin pratique ses travaux.
Je me suis souvent demandé si Alex était heureux dans notre programme d'enseignement collégial. Il me semblait anxieux et certainement conscient de sa différence. Devant lui, j'étais complètement dépassé, incapable de percevoir chez lui des chemins me permettant de passer ma petite pédagogie. En passant, je n'ai jamais eu de formation me permettant de mieux composer avec ces étudiants ayant des troubles d'apprentissage.
Je me souviens encore de la fois où j'avais terminé mon cours théorique dix minutes avant l'heure. Alex, complètement déstabilisé, m'avait engueuler vertement, à la stupéfaction des autres élèves. Un aide pédagogique m'avait rassuré, mon petit Alex n'était pas enclin à la violence, comme c'est le cas chez certains Asperger.
Le jeune homme de la tuerie était un "Aspie". Sa mère a sans doute une bourde monumentale en lui montrant le maniement des armes à feu, qu'il a utilisés à l'école qu'il avait fréquentée.
Ma petite théorie à deux sous, c'est que ce jeune homme a simplement illustré son raz-le-bol de ce monde de "normaux" qu'on tente de lui imposer, comme si rien n'y était, comme s'il était normal. Peut-être que ce drame aurait pu être évité si on acceptait le fait qu'un cheminement normal, c'est pas pour tout le monde.